Archive pour 26 Mai 2010

Un peu de verdure…

Tout commence en 1899 : la CMP (compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris, ancêtre de la RATP) lance un concours pour la construction des bouches d’entrées du métro. Jean-Camille Formigé est tout d’abord pressenti, mais sera débouté au profit d’Hector Guimard. L’un sera chargé des stations aériennes et de la décoration des viaducs de Passy et d’Austerlitz (photos ici et là), l’autre concevera dans le style art nouveau les édicules à présent renommés dans le monde entier. Aujourd’hui, on dénombre 86 édicules Guimard.

On se reportera avec profit à plusieurs sites qui en font l’historique plus ou moins détaillé :

– Une page perso assez riche

– Un post sur un blog d’architecture

– L’article insecula sur l’histoire des stations de métro parisiennes.

Ces édicules, utilisant la fonte, la verrerie et les motifs végétaux, mariant une « nostalgie bucolique avec le béton du futur » selon Claude Frontisi, sont devenus emblématiques de l’art nouveau (du style nouille, ou style métro), et symboliques du métropolitain lui-même, au point qu’on en trouve à présent dans les pays étrangers (pour preuve).

Cependant la nouveauté de ces édicules a quelque peu choqué dans le gris Paris haussmannien : leur belle couleur verte, leurs marquises en verre leur ont valu le surnom de « libellules ». On voyait encore à leur place de grandes grenouilles souterraines prêtes à vous avaler. La police utilisée pour le mot « métropolitain » fut jugée illisible. Difficile d’imaginer qu’elles puissent faire peur.

Pour vous rendre compte par vous même : une iconographie complète

Ou pour travailler votre imagination, la photo d’un artiste qui a su saisir cette peur, cette « inquiétante étrangeté ».

(Photo : Brassaï)